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Culture • cinéma
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Rencontre avec Justin Smith, le chapelier du film Maléfique

A l’occasion de la sortie en DVD et Blu-ray du film fantastique Maléfique, Captendance est allé à la rencontre de Justin Smith, celui pour qui la chapellerie n’est pas seulement un métier mais une réelle passion. A l’origine des coiffures de la troublante héroïne du film incarnée par Angelina Jolie, Justin Smith, l’homme que l’on surnomme le Chapelier Fou, nous a livré en exclusivité quelques-uns de ses secrets.

Captendance: D’où vous vient votre passion pour les chapeaux?

Justin Smith: C’est une question très vaste! (rires) En réalité, ce fut une progression naturelle. J’ai commencé en tant que coiffeur pour la marque de salon de coiffure international Toni & Guy dont je suis devenu le directeur créatif.  Petit à petit, j’ai développé un grand intérêt pour la chapellerie que j’ai étudié au Royal College of Art à Londres. J’ai créé mon premier chapeau et j’en suis immédiatement tombé amoureux ! (rires) J’avoue avoir toujours eu une large collection de chapeaux depuis ma jeunesse.

Captendance: Selon vous, la chapellerie est-elle une spécialité anglaise?

Justin Smith: Oui, pour moi la chapellerie est en Angleterre une tradition et un héritage qui se transmettent de génération en génération. Mon arrière-grand-mère était modiste ! Cet artisanat est merveilleusement bien enseigné au Royaume-Uni et les formations qui y sont proposées attirent de nombreux étudiants étrangers, désireux d’en apprendre les techniques.  

Captendance: De nos jours, les chapeaux sont souvent considérés comme passés de mode. Comment l’expliquez-vous?  Voyez-vous un avenir à ces accessoires?

Justin Smith: Je pense que les chapeaux ont été délaissés vers la fin des années 50, début des années 60 lorsque les coiffures qui prenaient en volume leur volaient la vedette. Les chapeaux n’étaient plus nécessaires pour revendiquer un style et une personnalité. Cependant ils ont pris leur revanche et sont très à la mode en ce moment, particulièrement depuis ces deux dernières années. On les voit partout sur les podiums ! Les gens ont réalisé que le chapeau est un outil d’individualité et permet de se démarquer des autres. Changer de chapeau revient à changer de personnalité. 

Captendance: Vous avez travaillé avec des créateurs de renommée (Stella McCartney, Moschino etc.), fut-il difficile de fusionner votre forte créativité avec les codes esthétiques de ces grandes marques ?

Justin Smith : Ce ne fut pas pour moi une démarche difficile. En effet, en tant que créateur de chapeaux et ancien coiffeur, je suis habitué à travailler avec des clients et être à l’écoute de leurs envies et leurs besoins. Pour les collaborations que vous avez mentionnées, l’objectif de mes chapeaux n’était pas d’éclipser le reste de la collection mais d’ajouter aux silhouettes une touche d’originalité. Une cerise sur le gâteau en quelque sorte !

Captendance: Avez-vous aimé travailler pour Disney ?

Justin Smith : Depuis le début c’était semblable à un rêve ! J’avais déjà dans le passé travaillé pour des films, mais Maléfique est à ce jour ma plus grosse mission car je devais créer un personnage à part entière. Ce fut très gratifiant de voir Angelina Jolie porter mes créations et les apprécier.

Captendance: En général, d’où vous vient l’inspiration pour une collection ?

Justin Smith: Mes inspirations sont nombreuses et infinies. Je peux être inspiré en regardant une photo, une collection d’images, et le processus de création dépend également de mon humeur et de mon état d’esprit à ce moment précis.

Captendance: Si vous pouviez créer un chapeau pour une personnalité française, qui serait-il ou elle ?

Justin Smith : Quelle question difficile ! Je ne saurais même pas vous dire  quelle célébrité anglaise je souhaiterais coiffer d’un de mes chapeaux. Mmmmh .. je dirais Marie-Antoinette ! C’est la pionnière des chapeaux. Je suis notamment en train de m’inspirer de l’un de ses chapeaux pour un modèle sur lequel je travaille actuellement.

Propos recueillis par Mathilde Pain.